En convoquant 26 joueurs et non 23 à Clairefontaine en vue de l'Euro, Laurent Blanc fera obligatoirement trois malheureux. «Automatiquement, on se pose la question», souligne Ben Arfa, écarté en 2008 et 2010 par Raymond Domenech.
Le 29 mai au plus tard, probablement le 27 ou 28, trois des vingt-six Bleus pré-convoqués pour l'Euro devront quitter le groupe France. Laurent Blanc a déjà «(son) idée». Elle n'est «pas radicale». A l'incertitude qui entoure toujours la participation de Loïc Rémy s'ajoutent un match amical contre l'Islande à Valenciennes, mais aussi «trois, quatre jours d'entraînement commun» au Touquet. Ils doivent permettre au sélectionneur d'affiner ses choix. «Je ne le ferai pas avec plaisir, mais ça ne me pose pas de problème», a-t-il souligné lundi. Lorsqu'il avait évoqué les six joueurs recalés par Raymond Domenech lors de la préparation au Mondial 2010, Blanc avait pourtant souligné à quel point cette expérience avait été «traumatisante». «Je l'ai dit parce que c'est la vérité. Quand vous apprenez que six potes qui sont là depuis un certain temps sont éliminés, vous ne le prenez pas bien. Mais ça fait partie du métier de sélectionneur».
A l'instar de son homologue anglais Roy Hodgson, Blanc aurait pu communiquer deux listes : une de vingt-trois joueurs, et une autre de réserviste. A choisir, Hatem Ben Arfa aurait préféré. «Moi, si j'étais sélectionneur, je n'en prenais que 23. Après, peut-être qu'un jour, si ça m'arrive, j'en prendrais 35», a-t-il plaisanté. Le 28 mai 2008, le milieu de Newcastle faisait partie des joueurs à avoir quitté Tignes en hélicoptère juste avant l'Euro. Deux ans plus tard, il avait de nouveau été écarté par Raymond Domenech alors qu'il faisait partie d'une liste élargie de trente joueurs. Alors forcément, «rester ou pas rester», la question «trotte dans la tête» de l'ancien Marseillais. «Automatiquement, on se pose la question, a-t-il admis. Mais je n'ai quand même pas une boule au ventre, ça reste du foot. Au quotidien, on rigole».
Mexès : «Respecter les choix et travailler»
De toute façon, la décision du sélectionneur «ne va pas se jouer sur cette semaine-là», estime Philippe Mexès autre recalé de l'Euro 2008. «Sincèrement, tu le sens plus ou moins. Quand j'étais à Tignes et que je suis reparti en hélico, je le pressentais. Après, tu fais tout pour éviter d'y monter, mais les choix sont faits bien avant la compétition. Il faut les respecter et travailler». Alors que Ben Arfa avait appris qu'il ne disputerait pas la Coupe du monde 2010 par SMS, Blanc a promis qu'il se montrerait «le plus loyal possible» avec les trois recalés de 2012. «Mais quoi qu'il arrive, ils le prendront mal». Sur ce point, tous sont d'accord : «quand tu te retrouves à la maison du jour au lendemain alors que tu pouvais espérais aller à la compétition», il n'y a pas de bonne manière de l'apprendre. Mexès encore : «Il faut être prêt, psychologiquement, à affronter ces choix».
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